Madame de La Fayette est née Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, à Paris le
18 mars 1634, dans une famille de la petite noblesse. Son père était le gouverneur de La Havre, et sa mère, fille d'un médecin
du roi, était au service de Madame de Combalet, nièce du cardinal de Richelieu. Elle a reçu
une très bonne éducation. Après la mort de son père, sa mère s'est remariée au Baron Renaud de Sévigné. C'est important parce
que c'était Madame de Sévigné qui a présenté Madame de La Fayette aux membres de la cour. En 1655, à l’age de 22 ans,
elle s'est mariée à Jean François Motier, le Comte de Lafayette, et peu après, elle
a eu deux fils. Mais elle était une femme indépendante, et elle s’est ennui dans le domaine provincial de son mari.
Elle a décide d’aller a Paris et y s’installée « pour participer a la vie mondaine de son temps et faire
entrer ses enfants dans la haute société » (Hirsch, 81). À Paris, elle a eu des salons et elle est devenue active dans
les cercles littéraires. Avec l’aide de Madame de Sévigné, elle a rencontré les auteurs comme Madame de Scudéry et le
duc de La Rochefaucauld. Elle est devenue aussi une amie des personnages politiques comme Henriette d'Angleterre, femme du
duc d'Orléans, et elle a rencontré le roi Louis XIV (France, 431).
Madame de La Fayette a écrit quatre romans
principaux: La princesse de Montpensier (1662), Zaïde (1670), La princesse de Clèves (1678), et La
comtesse de Tende (publié en 1724 après sa mort). Elle a écrit aussi des œuvres historiques: Histoire de Madame
Henriette d'Angleterre (1720) et Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689 (1731). Trois romans
parlent de la cour de la France au seizième siècle: La princesse de Clèves, La comtesse de Tende, et La princesse
de Montpensier (France 431). Ces romans « sont construites sur le même schéma : une jeune fille du meilleur
monde doit épouser pour des raisons de convenance un homme qu’elle n’aime pas. Un autre homme lui révèle l’amour.
Sa vertu et sa réputation lui interdisent de céder » (Pingaud, 66). Aussi, Madame de La Fayette a choisi le seizième
siècle plutôt que le dix-septième siècle comme arrière-plan historique.
Dans La princesse de Montpensier, Mademoiselle de Mézières est mariée au prince de
Montpensier. Ce n'est pas un mariage d'amour, mais ils se respectent. Malheureusement, la princesse tombe amoureuse du duc
de Guise. Le prince de Montpensier découvre qu'elle aime un autre, mais il pense que c'est son ami, le comte de Chabanes.
Après sa découverte, Madame de Montpensier est inquiète. Elle tombe malade, et elle meurt. Ce roman se passe pendant le règne
de Charles IX, environ l’an 1570 (Haig, 74-80).
La Princesse de Clèves parle aussi d'amour. Le prince de Clèves aime sa femme, mais elle ne l'aime pas. Elle aime le duc de Nemours qui l'aime
aussi. La princesse essaie de l'éviter, et quand son mari devient méfiant, elle lui avoue son amour, mais elle ne lui
dit pas le nom de l'autre homme. Monsieur de Clèves est heureux qu'elle a avoué, mais triste qu'elle aime un autre. Mais quand
il pense que sa femme et le duc de Nemours commencent à avoir une liaison, il tombe malade. La princesse de Clèves lui dit
que rien ne s'est passé entre elle et le duc, et le prince le croit, mais il est très malade, et il meurt. Le duc pense maintenant
que c'est possible de se marier avec Madame de Clèves, mais elle le tient responsable. Elle passe sa vie dans sa maison et
au couvent. Ce roman se passe à la fin du règne d'Henri II et le règne de François II (Laborie, 24).
La comtesse de Tende est comme les deux autres romans. Dans ce roman, Mademoiselle de Strozzi s'est mariée au comte de Tende. Le chevalier
de Navarre tombe amoureuse de la comtesse, et elle essaie de lui résister. Son amie la princesse de Neufchâtel tombe amoureuse
du chevalier, et ils se marient. Après le mariage, Madame de Tende et le chevalier continuent de s'aimer. Ils ont une liaison,
et elle tombe enceinte. Le chevalier de Navarre meurt, et la comtesse écrit une lettre à son mari qui explique sa liaison.
Dans son sixième mois, elle meurt (Haig, 135-140) Ce roman se passe au commencement du règne de Charles IX, vers 1560.
C'est possible de trouver des parallèles entre les seizième et dix-septième siècles. Puisque
Madame de Lafayette voulait utiliser la cour d'un roi, il fallait qu'elle trouve une autre cour que celle de Louis XIV parce
que c'était impossible pour elle de parler librement de son époque contemporain. Il y avait un bon rapport entre Madame de
Lafayette et roi Louis XIV (France, 431-432), et c'est possible qu'elle n’ait pas voulu détruire ce rapport. Le règne
d'Henri II était donc approprié comme un lieu alternatif parce que Henri II et ses fils n’étaient pas très près de Louis
XIV en liens familiaux et parce qu'il y a un siècle entre les deux rois.
Mais la distance entre les rois n'est pas la seule raison pour laquelle Madame de Lafayette
a choisi cette époque. Il y a beaucoup de similarités entre les deux époques. Henri II a eu une maîtresse, Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, une femme descendue d'une famille noble (Cobb, 41). Louis XIV
a eu des maîtresses, Louise de la Baume le Blanc, duchesse de la Vallière; Françoise-Athénaïs de Rochechouart, marquise de
Montespan; et Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon (France, 472). Ses maîtresses ont été membres de la noblesse, et
comme Diane de Poitiers, elles ont eu le pouvoir d’influencer le roi. Il y a d'autres similitudes moins évidentes. La
femme d'Henri II etait une Médicis, et la grande-mère de Louis XVI etait une Médicis aussi. La femme d'Henri II a été régente
pour leurs fils, et la mère de Louis XIV a été régent pour lui. C'est semblable parce que la conséquence est qu'il y a des
reines puissantes à plusieurs époques. L'histoire est importante parce qu'on doit avoir la connaissance de l'histoire pour
voir les similitudes entre les deux siècles. L'utilisation de l'histoire par Madame de Lafayette est importante parce qu'elle
utilise l'histoire comme outil pour transmettre ses opinions de la cour et les situations politiques de France au dix-septième
siècle.
Madame de Lafayette a utilisé beaucoup de personnages dans ses histoires. Un grand nombre
de ces personnages sont des personnages historiques réels. Il faut donc découvrir quels personnages sont réels et quels personnages
sont fictifs. Une des méthodes les plus faciles pour découvrir quels personnages sont réels est l'importance du personnage
dans l'histoire. Si le personnage est seulement à l'arrière-plan de l'histoire, il est possible de conclure que le personnage
est réel. Un exemple est le personnage de Diane de Poitiers dans La princesse de Clèves. Dans cette œuvre, Madame
de Chartres et sa fille parlent de Diane de Poitiers, la duchesse de Valentinois, qui ne participe pas à l'action de l'histoire
mais reste à l'arrière-plan, donc Madame de Lafayette n'a pas besoin de changer la duchesse (Magne, 263-269). Henri II est
un personnage important pour établir la cour, et parce qu'il ne participe pas trop, elle n'a pas eu besoin de le changer.
Les personnages comme la reine-dauphine Marie d’Ecosse et Catherine de
Medicis sont semblables mais différentes des personnages d'Henri II et Diane de Poitiers. Les deux sont les personnages réels,
mais Madame de Lafayette les a utilisés comme personnages plus importants qui participent à l'action de l'histoire. Leurs
caractéristiques sont réelles, mais Madame de Lafayette a inventé leurs actions et leurs mots dans l'histoire. Un exemple
de l'aspect fictif de la reine-dauphine est quand elle donne la lettre à Madame de Clèves (Magne 308) parce que Madame de
Clèves n'existe pas, donc l'incident est fictif. Pour les autres personnages de La princesse de Clèves, il faut rechercher leurs noms pour découvrir s'ils sont
réels. Avec ces renseignements on peut tirer des conclusions concernant les autres personnages. Les personnages de Madame
et Mademoiselle de Chartes sont tous les deux fictifs (Magne 426), mais le Vidame de Chartres est un personnage historique
réel (Magne 423). Bien que la princesse de Clèves soit fictive, le prince de Clèves est un personnage réel. D'après Émile
Magne, le prince de Clèves est réel, et Madame de Lafayette l'a choisi pour son personnage pour la raison qu'il avait peu
d'importance à son époque et pouvait être transformé pour l'histoire de Madame de Lafayette (Magne, 426). L'homme amoureux
de la princesse de Clèves, le duc de Nemours, est aussi réel, mais Madame de Lafayette a inventé ces incidents dans la vie
de Madame de Clèves (Magne, 424). La famille de Guise est importante aussi dans l'œuvre de Madame de Lafayette, surtout
le cardinal de Lorraine, sa sœur Marie de Guise, et le duc de Guise. Cette famille est réelle et très importante pour
l'histoire de la France et de l'Écosse, et ils sont réels dans cette histoire et aussi dans La princesse de Montpensier.
Dans La comtesse de Tende, l'idée que
les personnages réels sont souvent les personnages qui ne participent pas à l'action apparaît ici encore. De cette manière,
Madame de Lafayette a établi l'atmosphère de l'histoire. Mais dans ce roman, elle a utilisé beaucoup de personnages réels
mais modifiés. Il est vrai que Mademoiselle de Strozzi a épousé le comte de Tende (Magne, 432), mais il n'est pas vrai qu'elle
a une liaison avec le chevalier de Navarre, un homme qui n'a pas existé (Magne, 433). La princesse de Neufchâtel est aussi
un personnage fictif. Le lieu de Neufchâtel est réel, mais à cette époque, il n'y avait pas de princesse de Neufchâtel (Magne,
433).
Les personnages de La princesse de Montpensier sont semblables aux personnages des
deux autres histoires. Les personnages royaux sont réels, et Madame de Lafayette les a changés si nécessaire pour son histoire.
Un exemple est le duc d'Anjou. Il est attiré par la princesse de Montpensier dans l'histoire (Magne, 12), bien qu'il soit
le frère du roi Charles IX. Madame de Lafayette a donné un aspect fictif au duc. La princesse de Montpensier est un personnage
réel aussi, mais en réalité, elle n'a pas aimé le duc de Guise (Magne, 417). Madame de Lafayette a eu seulement un petit nombre
de personnages complètements fictifs. Dans cette histoire, ce personnage est le comte de Chabanes (Magne, 415). Il est impossible
de discuter tous les personnages dans ces trois œuvres de Madame de Lafayette, donc il est nécessaire de parler seulement
des personnages les plus importants et des généralisations pour découvrir quels personnages sont réels. Quand on sait quels
personnages sont fictifs, il est possible de voir que les intrigues sont fictives. Pour comprendre l'œuvre de Madame
de Lafayette, il faut découvrir ce fait.
Il faut considérer le propre savoir de Madame de Lafayette. Ses sources sont importantes
pour évaluer l'aspect historique de ses romans. Les historiens croient qu'une de ses sources est l'œuvre de l'auteur
Brantôme (Paulson, 59). Les historiens modernes pensent qu'il y a d'autres sources, y compris les œuvres de Boursault
et Vaumorière, des auteurs qui ont été lus par les lecteurs contemporains de Madame de Lafayette (Paulson, 59). Une source
différente de Madame de Lafayette est seulement supposée par les historiens modernes. Cette source est l'aide et les idées
des deux hommes, La Rouchefoucauld et Segrais. Les historiens pensent que ces deux hommes ont collaboré avec Madame de Lafayette
pour écrire La princesse de Clèves (Paulson, 64-65). Parce que Madame de Lafayette a perpétué des faits historiques
incorrects générés par d'autres historiens, comme l'histoire de Diane de Poitiers et de son père (Paulson 62) et les morts
du duc de Nevers et son fils le prince de Clèves (Paulson 57), il est possible de découvrir les sources qu'elle a utilisées.
Les lecteurs contemporains de Madame de Lafayette venaient d'une classe sociale similaire à la sienne, donc il est raisonnable
de supposer qu'ils ont reçu une éducation semblable à l'éducation celle de Madame de Lafayette. Si elle a connu les faits
historiques, il est probable qu'ils les ont connus aussi. D'après un auteur contemporain à Madame de Lafayette, Fontenelle,
dans sa Lettre d'un Géomètre de Guyenne, a critiqué Madame de Lafayette parce qu'elle a parlé de beaucoup de faits
historiques évidents:
Il y a des différences entre les œuvres
historiques fictives modernes et les œuvres historiques fictives de l'époque de Madame de Lafayette. La nécessité pour
Madame de Lafayette d'utiliser le seizième siècle pour ces trois histoires n'existe plus aujourd'hui. Elle a utilisé cette technique de bienséance, "that scrupulous regard for the feelings of contemporaries which has
now unhappily disappeared from literature..." (Green 52).
Bien que des auteurs aujourd'hui utilisent la technique de bienséance, il n'est pas nécessaire aujourd'hui. Sans monarchie
absolue, il n'est pas nécessaire d'être prudent parce que l'auteur a peur de la réaction du monarque. Il y a des situations
où l'auteur a utilisé l'histoire comme arrière-plan pour parler des événements d'aujourd'hui, mais il y a aussi des situations
où l'auteur a décidé d'utiliser l'époque contemporain pour arrière-plan. Maintenant, les auteurs ont plus de choix que Madame
de Lafayette quand ils choisissent leurs arrière-plans historiques ou modernes. A l'époque de Madame de Lafayette, il était
possible d'utiliser beaucoup d'histoire pour écrire un roman. Maintenant, il continue d'être possible, mais si l'auteur désire
écrire des romans compréhensibles, il faut que l'auteur écrire comme Madame de Lafayette: Adapter son contenu à la connaissance
des lecteurs visés.
En analysant les méthodes de Madame de Lafayette
dans son utilisation de faits historiques, il est possible de tirer des conclusions sur la pertinence de son écriture pour
les lecteurs de l'époque, et pour ses lecteurs modernes. L'écriture de Madame de Lafayette est pertinente aux lecteurs de
l'époque parce qu'elle parle de l'histoire qu'ils ont connue et parce que c'est un commentaire sur l'époque de ses lecteurs.
Son écriture est pertinente aussi pour les lecteurs modernes. Il n'est pas nécessaire de vivre à l'époque de Madame de Lafayette
ou d'être spécialiste de l'histoire de France pour comprendre et apprécier l'œuvre de Madame de Lafayette. Pour les lecteurs
à l'époque de Madame de Lafayette, les faits historiques ont caché ses commentaires sur la société française du dix-septième
siècle. Pour les lecteurs modernes, les commentaires apprennent aux lecteurs des deux siècles, et si le lecteur ne comprend
pas qu'elle a caché ses commentaires sur la vie par utilisant l'autre cadre, il n'est pas très important, si le lecteur comprend
ses idées importantes comme ses vues sur les femmes. Quand on analyse l'écriture de Madame de Lafayette du point de vue de
l'histoire d'une perspective moderne, il est possible de conclure que l'écriture de Madame de Lafayette continue d'être pertinente
aujourd'hui bien que la connaissance des lecteurs ait changé radicalement.
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